Qu’est-ce qu’un mécène : définition, origine et contexte actuel

Définition et origine du mot mécène 

Le mot mécène est ancien et remonte au début de notre ère puisqu’on doit cette idée et cette manière de promouvoir les arts à un ancien homme politique de la Rome antique. Mais, pour comprendre le mécénat d’aujourd’hui et ce qu’il implique, il faut connaître en même temps son origine, son évolution et son acceptation littérale avant de se plonger dans les règles et lois qui régissent le rôle de mécène.

Qu’est-ce qu’un mécène par définition ?

Un mécène est une personne morale ou physique qui apporte une aide financière à un artiste. Dans l’acceptation moderne du terme, ceci s’étend aussi à des aides à des organismes de recherche ou des savants.

Quelle est l’origine du terme mécène ?

C’est tout simplement le nom d’une personnage historique qui a été adopté dans le langage courant. Il s’agit d’un Romain, Caius Mæcenas : c’était un homme politique au temps de l’empereur Auguste, plusieurs fois responsable administratif de la capitale de l’empire. Il s’est rendu célèbre pour avoir consacré une grande part de sa fortune à aider des artistes et des hommes de lettres. C’est son nom francisé, Mécène, qui est passé dans la prospérité et a été utilisé pour qualifier la même attitude de soutien aux artistes.

À quelles époques le mécénat s’est-il développé ?

Il y a toujours eu, depuis l’Antiquité, des personnes d’influence qui ont souhaité consacrer leur argent au développement des arts. Mais, c’est à la Renaissance que ce phénomène prend de l’ampleur. C’est la famille de Médicis, avec Cosme puis Laurent de Médicis, qui initie le mouvement. Elle soutient financièrement de nombreux artistes comme Léonard de Vinci, Botticelli, Ghirlandaio, ou encore Michel-Ange. Cette pratique sera reprise par François Iᵉʳ puis par de nombreuses têtes couronnées d’Europe. Le phénomène ne s’essoufflera alors que très peu jusqu’au 20ᵉ siècle où, à partir de sa seconde moitié, il sera plus institutionnalisé et encadré par des lois variables d’un pays à l’autre.

Qu’est-ce qu’un mécène aujourd’hui ?

De nos jours, en plus de la définition littérale du mécénat, il y a un vrai concept et un statut qui définissent le rôle de mécène.

Dans les faits, le soutien matériel apporté par un mécène à un artiste est encadré par l’État dans la mesure où ce rôle autorise des déductions fiscales, mais implique aussi des versements d’argent.

L’État définit d’ailleurs le mécénat comme une aide volontaire et sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à destination d’une œuvre ou d’une personne pour réaliser des activités qui présentent un intérêt général.

Qui peut bénéficier du mécénat ?

Le mécénat s’adresse essentiellement à des organismes d’intérêt général et non à des personnes physiques. À titre individuel, un artiste ne peut absolument pas bénéficier de l’aide d’un mécène, que ce soit un particulier ou une entreprise. Cette aide doit toujours être perçue dans le cadre d’un organisme habilité à recevoir du mécénat.

C’est le cas notamment des organismes ou établissements suivants :

• L’État, les collectivités locales et les établissements qui en dépendent.

• Les organismes d’intérêt général comme les associations loi 1901 d’activité non lucrative et non concurrentielle.

• Les fondations et les associations qui sont reconnues d’utilité publique.

• Les fondations d’entreprise qui fonctionnent avec des dons des salariés de l’entreprise fondatrice ou du groupe.

• Les fonds de dotation.

• Les musées français.

• Les monuments historiques privés, notamment pour les travaux de restauration et les travaux d’accessibilité.

• Les organismes de diffusion de spectacles vivants ou d’organisation d’expositions d’art contemporain sauf les sociétés privées.

• Certains organismes ou établissements de recherche ou d’enseignement publics ou privés qui ont reçu un agrément d’intérêt général.

La résidence Weiss est une résidence d’artiste de la fondation Weiss, qui, au titre de son statut de fonds de dotation est habilité aux opérations de mécénat réglementées par l’État.

Bien sûr, le mécénat étant encadré d’un point de vue légal, un devoir de transparence s’impose aux organismes bénéficiaires. Ceux-ci doivent donc s’assurer de la publicité et de la certification de leurs comptes annuels. Cette obligation s’applique uniquement lorsque les dons dépassent les 153 000 euros dans l’année. Ceci implique bien évidemment de tenir une comptabilité en règle. Enfin, c’est la Cour des Comptes et ses antennes régionales qui sont chargées des contrôles de ces organismes. Dans tous les cas, lorsqu’un mécène veut faire un don à ce type d’organisme, il peut s’assurer auprès de l’administration fiscale que ledit organisme est bien autorisé à recevoir des dons qui soient éligibles aux réductions d’impôt prévues dans le cadre du mécénat.